Morglaz romance une autre opération

dimanche 5 mars 2017
par  Dark Funifuteur
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Un soir d’ennui, alors qu’elle n’avait pas accès au jeu, Morglaz a repris sa plume :

C’était un soir morose pour l’équipe des « TFLMP », une bande de pilleurs galactiques comme on en croisait de nombreuses à l’époque. Souvent imitée, jamais égalée, la coalition TFLMP était un groupe multi-alien interstellaire qui se rendait sur des théâtres d’opérations dangereux, mystérieux où tout simplement insoupçonnés. Dans ce dernier cas, c’était souvent le fruit du hasard qui leur permettait de faire du bénéfice.

Parmi eux, Jayhel, une vétérane issue d’un système de rangers stellaires, c’est à dire un groupe armé et entraîné composé uniquement d’hommes et de femmes qui, à bord de leur flottille, accostaient des endroits reculés de la galaxie, tels des astéroïdes, des vaisseaux mères isolés, des lunes ou même des planètes, afin de « remettre de l’ordre dans les affaires de la galaxie ». En somme une troupe d’anarchistes nomades qui pensaient être les gendarmes de l’univers et ne dépendaient d’aucune autorité déclarée.

Les TFLMP étaient de la même trempe, à la différence qu’ils ne cherchaient pas à faire la loi mais simplement à s’approprier la gloire et les richesses des zones attaquées, à la mode des pirates. C’est alors que le capitaine et patriarche du mouvement, Funillimité, un polymorphe capable d’adopter toutes sortes d’apparences et de postures de combat, également sensible à la Force, fit irruption dans le Walker -ou ce qu’il en restait- qui siégeait au milieu du pont du vaisseau « amiral » de TFLMP, et servait de salle de repos aux membres de la coalition. Jayhel, le bouclier-humain stellaire aux nombreux implants et prothèses, Lindown « Vadu » Vadumee, le tireur-chimiste, et Bower, médecin de terrain aguerri, relevèrent la tête de concert pour observer, béats, leur charismatique et pondérant leader.
-Ce soir c’est limace ! Annonça-t-il simplement.
Il signifiait donc qu’un détachement s’introduirait dans la forteresse d’un petit Hutt affaibli par ses concurrents pour tirer profit de la situation.

Les Hutts, énormes limaces millénaires, sont généralement synonymes de richesses incommensurables et accumulent les fidèles. Celui-ci, dont le nom n’a pas d’importance, ne faisait pas exception à la règle. Cependant, les rivalités étant exacerbées entre les divers domaines de la planète concernée, le bestiau était déjà malmené et les ressortissants n’auraient qu’à finir le travail. Sitôt dit, sitôt fait, TFLMP monta l’expédition et, déjouant les systèmes de sécurité du palais, s’introduisit dans la propriété pour mettre un terme au « règne » du Hutt.

La porte d’entrée et le chemin général menant au Hutt à abattre ne sont techniquement pas sujet à interrogation : Les voies sont larges pour laisser passer la masse du propriétaire.
Funillimité, alors en forme « d’assaut », prêt à soutenir Jayhel, Bower et Cler’da le soigneur furtif, ainsi que Vadu, Yashaliya et Korakore les Jedi sanguinaires et Atkins, ancien soldat des forces spéciales du K.O., débarquèrent sur Hutta, planète nocive et purulente, pour tenter de détrôner le résident des lieux.

Ils n’eurent donc qu’à suivre la trace de la limace, passant par des portes aux dimensions tout simplement démesurées, assassinant les gardes dans un fracas… mesuré, mais surtout une dextérité inégalable et dans une harmonie parfaite. Au bout d’un couloir, pourtant : Le traquenard. Face à eux un rancor de divertissement humait l’air et semblait s’apprêter à déjeuner. Évidemment, le déjeuner n’était autre que la troupe de téméraires aventuriers.
Bien qu’il n’eut pas le rôle du bouclier humain, ni l’armure et les armes adaptées, c’est Vadu qui attaqua le premier. Fou de rage, le rancor frappa des deux poings sur le sol de l’arène. Il fallut composer, donc, avec un ennemi désorienté qui ne savait plus où donner de la tête parmi ces huit pantins qui couraient comme des poulets sans tête autour de lui. Au terme d’efforts considérables et de chocs tous plus violents les uns que les autres, c’est d’un coup de sabre laser que Yashaliya asséna l’ultime volée qui tua la bête. Ils eurent à peine le temps de reprendre leur souffle, et Funillimité de prendre les chaînes d’or qui enserraient les poignets du rancor, que Vadu, transcendé par les précédents combats et probablement déjà bien atteint par les produits chimiques dont il se servait pour combattre (et probablement pour son divertissement personnel) courut le long du couloir suivant et déboucha dans un salon où deux mercenaires, un Kaleesh et un Devaronien, l’attendaient fusils en main. Il se stoppa net alors que ses confrères le rejoignaient en catastrophe et, un peu plus loin en arrière, Funillimité peinait à refaire son retard, ralenti par ses courbes généreuses et son butin. Il prit d’ailleurs soin de poser dans un recoin les chaînes d’or pour un combat plus confortable.
Fin stratège, il intima à Jayhel le soin de s’occuper du Devaronien tandis que le reste du groupe s’essayerait à tuer le Kaleesh, une espèce alien réputée pour sa technique et sa résistance en combat.
Le combat se déroulait plutôt bien, d’autant que le Kaleesh se révéla être un pyrotechnicien, ce qui tombait bien puisque Funillimité portait justement une armure résistante aux flammes. Soudain, le Kaleesh fit venir une sonde de combat qui déployait en quantité moindre un flux de carbonite. La carbonite est un résidu qui gèle instantanément la cible, de manière à la conserver en parfait état sous une couche de carbone. Dans la plupart des cas, même si on interrompt le processus, c’est la mort qui s’ensuit.
La sonde, heureusement, délivrait une quantité trop faible pour en arriver à de telles extrémités, mais suffisamment régulière pour figer une cible et l’empêcher de nuire le temps nécessaire. Funillimité eut à peine le temps de s’égosiller « La sooooonnnn... ».
Atkins, irréprochable, bascula son canon d’assaut sur ladite sonde et en un rien de temps, fit exploser cette dernière.
Lorsque Funillimité reprit ses esprits, deux cadavres gisaient sur le sol et Bower resserrait les vis de la jambe de Jayhel.
« Funi ? Dit-elle
-Oui ?
-On peut y aller ?
-Oui !
-T’es sûr ?
-Oui !
-T’es dans la bonne forme de combat ?
-... »

Tel était le problème du polymorphe : les étourdissements le faisaient ‘bugger’, et ils ne savait plus où il en était, il fallait donc lui rafraîchir la mémoire pour qu’il réadopte la forme physique ou technique de combat qu’il devait incarner lors des opérations externes.
De toute façon, déjà, Vadu, l’impétueux mais non moins talentueux jeune franc-tireur, avait disparu. La troupe, réduite à sept, traversa les marais, cherchant à la fois sont huitième cavalier mais aussi et surtout le Hutt convoité. De nombreuses bêtes peuplaient le marais ‘personnel’ de l’hôte mais elles ne furent aucunement problématiques pour les compagnons qui en vinrent facilement à bout.

Ils débouchèrent finalement dans un hangar où un droïde aussi haut qu’un capteur d’humidité (et c’est grand pour un droïde) et d’une largeur à faire pleurer un Gamorréen montait manifestement la garde. Vadu tripotait déjà des consoles et activa malencontreusement la chaîne de production du hangar, faisant jaillir une douche de flammes au dessus du droïde qui se mit à rugir furieusement.
Jayhel sauta sur lui afin de le maintenir en place et Funillimité ne tarda pas à comprendre que ces flammes étaient la clé de leur succès. Il assigna donc deux de ses compagnons aux consoles pour reproduire les fonctions de lancement des flammes sur le droïde. Le feu affaiblissait modérément mais sûrement l’armure du gardien mais Jayhel devait néanmoins veiller à ce que sa propre carapace ne soit pas endommagée. C’est donc grâce à l’ingénierie de Cler’da et Bower, les deux spécialistes du groupe, que s’en remit l’humaine estropiée. En effet, outre leurs compétences en médecine d’urgence, ces derniers étaient d’abord là pour veiller à ce que les armures supportent des assauts répétés.

C’est la combinaison des divers talents de l’équipe qui permit de vaincre ce nouvel opposant. Alors que chacun reprenait, une nouvelle fois, son souffle, Korakore, le jedi jusque là discret, entra dans la pièce suivante, sans doute toujours dans le ‘feu’ de l’action. Il ressortit immédiatement en courant tout aussi vite qu’il était entré, sabre en main, et poursuivi par une horde de droïdes lourdement armés mais, fort heureusement, lourdement maladroits.
« J’ai pas fait gaaaaffe ! » Hurla-t-il en passant, tandis que ses comparses, ensemble, neutralisaient un à un les droïdes et que Yashaliya, la Sanguinaire et « collègue » de Korakore du fait de leur commune sensibilité à la Force, soupirait de dépit devant la scène.

Les huit aventuriers reprirent leur route. La journée n’était pas encore finie puisque le Hutt demeurait introuvable. C’est au détour d’un portail de fer plein, dans une cour sale et malodorante, qu’ils le virent se dresser devant eux.
Le Hutt.
Il portait un chapeau en forme de cloche et un petit col relevé sur ce qui devait être son cou, même si l’anatomie était un concept bien abstrait pour un alien de ce genre. Lui même se trouvait juché sur un droïde octopode-déambulateur qui lui servait à se déplacer vite et agilement, deux choses qui, là aussi, sont théoriquement inenvisageables pour un alien aux dimensions d’une grosse limace. Le droïde de déambulation, véritable prolongement du Hutt en question, était entièrement en or et reprenait le modèle de conception du tunnelier avec ses pattes-perceuses, et fusionnait avec le style droïde pyro en possédant l’attirail nécessaire pour produire des jets de flammes. Il s’esclaffa dans un rire gras qui se rapprochait de la noyade, et ne prit pas la peine de saluer ses invités qu’il m’it en joue avec son droïde déambulateur.

« Le paradis… ! s’extasia Funillimité devant tout cet or.
-La fin, enfin ! Renchérit Vadu.
-Le Hutt ! Constata Jayhel
-Du sang, des boyaux ! s’exclama Yashaliya
-Alors là c’est qui le plan ? Demanda Korakore
-Bah c’est pas l’moment d’mourir, remarqua Atkins
-… dit Bower
-Bon on y va ou on y va ? s’enquit Cler’da

Ni une, ni deux, Jayhel ne se fit pas prier. Le combat commença furieusement, le Hutt n’était pas décidé à se laisser marcher sur la queue et la fit vite comprendre. A coups de perceuses, de jets d’huile enflammés et autres stratagèmes pour venir à bout de ses assaillants, il combattit avec une virulence insoupçonnée. Jayhel faisait de son mieux pour manoeuvrer l’ennemi en veillant à ne pas traîner dans les flammes ni à mettre ses équipiers en danger. Hélas, en reculant elle trébucha sur un droïde-souris, petit dispositif kamikaze qui la mit hors-jeu un moment. Délesté de cette cible, le Hutt se tourna vers le reste du groupe qui commença à paniquer. Funillimité hurla des ordres par bribes et Bower, en héros muet qu’il était, parvint à ramener Jayhel, qui, réagissant à l’adrénaline qu’on venait de lui injecter, sauta sur ses pieds, récupéra l’attention du Hutt, étonné, et permit aux autres de l’anéantir. C’est d’ailleurs Atkins, l’ancien soldat de l’escouade K.O., qui parvint à placer une grenade incendiaire sur le siège du Hutt qui s’embrasa instantanément.
Le feu mit un moment à s’estomper. La cour où avait eu lieu l’affrontement sentait le pétrole brûlé et le poisson grillé.

Funillimité regarda la carcasse inerte et le Hutt carbonisé dans son siège, retira la cloche du crâne de ce dernier et, le regard condescendant, fatigué mais fier, fit l’épitaphe de feu -c’est le cas de le dire- le Hutt :
« Tu te crois inflexible et indétrônable, mais tu nous as sous-estimés : Voilà pourquoi tu échoues. »


Commentaires

vendredi 26 janvier 2018 à 06h22

Bravo :).